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Solidarité & Progrès dénonce l’annexion unilatérale par Israël de la Cisjordanie

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COMMUNIQUE DE SOLIDARITE ET PROGRES / S&P

Paris, le 1 juillet 2020 — Après les deux décisions unilatérales de Donald Trump, la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et le décret reconnaissant la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan syrien, le monde entier attend, avec désapprobation et inquiétude, un troisième acte tout aussi unilatéral de la part d’Israël.

En ce 1er juillet, Benyamin Netanyahou pourrait annoncer l’annexion unilatérale d’une grande partie de la Cisjordanie, ne laissant à l’État Palestinien qu’un territoire très exigu et émietté dans ce qui devait être la partie la plus importante de cet Etat, un territoire de surcroît totalement enclavé au sein d’Israël.

Cette annexion est l’une des mesures phare du plan de paix proposé par Donald Trump pour le Moyen-orient. Celui-ci prévoit, en effet, que la vallée du Jourdain et les colonies qu’Israël a construit en Cisjordanie depuis son occupation de ces territoires, à la suite de la guerre de 1967, passent sous contrôle de l’État israélien.

Bien que le Plan Trump prévoie une négociation entre Israël et les autorités palestinienne sur cette question, permettant de remplacer ces terres prises à l’Etat Palestinien par d’autres situées ailleurs, le secrétaire d’Etat Mike Pompeo, partisan en tout de la manière forte, a donné à Netanyahou son feu vert pour passer outre, sans négociation. « Les décisions des Israéliens sur une extension de leur souveraineté sur ces territoires sont des décisions qui reviennent aux Israéliens », a déclaré Mike Pompeo le 24 juin.

Rappelons brièvement quelle est la situation en Cisjordanie : un territoire de 5 650 km², où cohabitent 2,747,945 Palestiniens, dont les conditions de vie sont épouvantables (591 par km²), avec 592 000 Israéliens.

Face à l’enchaînement de violence qu’une telle décision pourrait susciter à l’échelle régionale comme internationale, une forte opposition s’est levée en Israël même et à travers le monde. Dans un entretien au Journal du Dimanche le 28 juin, même un Ami Ayalon, ancien directeur du Shin Bet, a averti : « Avec l’annexion, ce sera l’apartheid » ! Appuyé par quelque 300 anciens généraux de l’armée et commandants des services de défense et de sécurité, Ami Ayalon, rapporte le JDD, « ne cesse depuis des semaines de prévenir que toute annexion unilatérale de la Cisjordanie (…) conduirait à repartir dans un cycle de guerre sans fin ». Pour lui, pas de doute : Netanyahou cherche ainsi à « détourner l’attention des tribunaux où il doit répondre de ses actes » de corruption.

Au niveau international aussi, l’ONU essaie de faire entendre raison à Netanyahou. « L’annexion est illégale. Point final », a déclaré Michelle Bachelet, présidente de la Commission des droits de l’homme de l’ONU. « Je demande instamment à Israël d’écouter ses propres anciens hauts fonctionnaires et généraux, ainsi que les nombreuses voix dans le monde, l’avertissant de ne pas poursuivre sur cette voie dangereuse. » En Europe, la France et l’Allemagne, ont toutes deux pris position contre l’annexion.

En poussant Netanyahou au crime, alors que par ailleurs, ils font tout pour étrangler économiquement l’Iran, la Syrie et le Liban à coups de sanctions, les Pompeo de l’administration Trump pourraient bien allumer la mèche d’une nouvelle conflagration régionale.

Au nom du droit international et de l’auto-détermination des peuples, il est temps d’arrêter leurs jeux criminels.